[PARENTALITE NUMERIQUE] Ressource Guide 0-6 ans

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Bien grandir à l’ère du numérique : Le guide complet pour les parents d’enfants de 0 à 6 ans édité par la Ville de Saint Denis

Les écrans font partie intégrante de notre quotidien. Ils nous informent, nous divertissent et nous connectent. Cependant, pour les jeunes enfants, une exposition mal maîtrisée peut présenter des risques, comme une dépendance, un frein au développement ou un repli sur soi.

Notre conseiller numérique vous propose de découvrir ce guide.

Ce guide, fruit d’une collaboration entre des parents, des professionnels de la petite enfance (crèches, PMI), de la santé, de l’Éducation nationale et des chercheurs, ne vise pas à diaboliser les écrans, mais à trouver un équilibre sain. Il propose des pistes concrètes pour aider les parents à instaurer un usage raisonné et à préserver ce qui compte le plus : une relation riche avec leurs enfants et une découverte apaisée du monde.

Il s’agit de conseils généraux, légitimé par des études et des travaux scientifiques, valables pour un grand nombre de situations et de familles. Chacun pourra piocher dans ces conseils pour se positionner. Il ne faut pas se culpabiliser mais ouvrir une discussion critique et nuancée autour des usages des écrans avec tous les membres de la famille.

Résumé de la ressource :

Je vous propose ici un résumé de ce guide, pour les parents ou professionnels pressés.

L’impact de l’usage des écrans par les parents

Le développement d’un nourrisson dépend de l’attention et du regard de ses parents. Lorsque les adultes sont absorbés par leurs propres écrans, ils sont inévitablement moins disponibles et attentifs aux besoins et aux sollicitations de leurs enfants. Il est donc essentiel de créer quotidiennement des moments d’interaction sans écrans.

Démystifier les 5 grandes idées reçues sur les écrans

1. « La télé en fond sonore, ce n’est pas grave. » ==> FAUX

Idée reçue ! Même sans être regardée directement, une télévision allumée en permanence perturbe les échanges, nuit au développement du langage et capte l’attention de l’enfant, l’empêchant de se concentrer sur ses jeux. De plus, elle peut l’exposer à des images violentes ou inadaptées à son âge, notamment via les chaînes d’information en continu.

2. « Mon enfant apprend à parler avec les dessins animés. » ==> FAUX

Idée reçue ! Pour un tout-petit, apprendre une langue ne se résume pas à répéter des mots entendus sur un écran. Le langage se construit par l’échange direct avec un adulte, qui associe les mots à des objets et des situations réelles. Une surexposition aux écrans est d’ailleurs souvent liée à un retard de langage.

3. « Les jeux sur tablette sont éducatifs. » ==> FAUX pour les moins de 3 ans !

Idée reçue ! Avant 3 ans, un enfant apprend en expérimentant le monde avec tous ses sens : toucher, manipuler, sentir. Un écran ne le permet pas. Une exposition excessive peut nuire au développement de la motricité, de la coordination et même à la capacité de jouer avec les autres. Après 3 ans, les écrans peuvent être un outil de découverte, mais sur des temps courts et toujours avec un adulte.

4. « Mon enfant ne mange que devant un écran. » ==> AIE AIE AIE

Idée reçue ! Manger devant un écran pousse l’enfant à manger de façon mécanique, sans prendre plaisir à découvrir les goûts et les textures. Il apprend moins bien à reconnaître les signaux de faim et de satiété. À long terme, cela peut perturber son rapport à l’alimentation et avoir des conséquences sur sa santé. Le repas doit rester un moment de partage et d’échange familial.

5. « Un écran calme mon enfant et l’aide à s’endormir. » ==> FAUX

Idée reçue ! Un enfant qui semble « calme » devant un écran est en réalité en état de « fausse concentration ». Son cerveau, fatigué par le flux rapide d’images et de lumières, n’est plus en capacité d’apprendre ou d’interagir. Le soir, la lumière bleue des écrans fait croire au cerveau qu’il fait encore jour, ce qui retarde l’endormissement et perturbe la qualité du sommeil. Le rythme des images a un effet excitant, et non apaisant.

Sortir du cercle vicieux pour gagner du temps

Souvent, les parents utilisent les écrans pour gagner du temps à court terme, par exemple pour se préparer le matin.

• Le cercle vicieux : Je mets mon enfant devant la télé pour me préparer. Il ne m’écoute plus. Je dois l’habiller moi-même, il ne devient pas autonome. Si j’éteins, il crie. Je suis stressé(e), en retard, et je recommence le lendemain .
• Le cercle vertueux : J’accompagne mon enfant pour qu’il s’habille seul. Je l’encourage. Progressivement, il gagne en autonomie, et sur le long terme, je gagne du temps .

Astuces et alternatives pour éviter les écrans

• À la maison : Mettez votre téléphone en mode avion en rentrant, impliquez votre enfant dans les tâches ménagères (laver les légumes, etc.), préparez un coin jeu près de vous dans la cuisine, et racontez-vous votre journée. N’oubliez pas que l’ennui est bénéfique : ne rien faire stimule l’imagination de l’enfant.
• À l’extérieur : Préparez un petit sac avec des livres ou des coloriages. Dans les transports, jouez à nommer les couleurs ou à compter les arrêts.
• Activités en famille : Utilisez du matériel de récupération (boîtes d’œufs, rouleaux en carton) pour créer des jeux. Renseignez-vous sur les activités gratuites proposées par les maisons de quartier, les ludothèques et les médiathèques.

Les règles d’or : quel écran à partir de quel âge ?

De 0 à 3 ans : PAS D’ÉCRANS

Le temps passé devant un écran est du temps perdu pour des activités essentielles à son développement.

De 3 à 6 ans : usage limité et TOUJOURS accompagné d’un adulte

• Jamais d’écran dans la chambre de l’enfant. L’usage doit se faire dans les pièces de vie communes.
• Fixer des règles claires : pas d’écrans le matin, pendant les repas, et on éteint tout au moins 1 heure avant le coucher.
• Accompagner et discuter : regardez toujours les contenus avec votre enfant et parlez-en avec lui.
• Vérifier les contenus : Respectez les pictogrammes d’âge à la télévision (aucun logo -10/-12/-16/-18 ne doit apparaître) et la classification PEGI pour les jeux vidéo (privilégier PEGI 3).

Outils pour les parents

• Le contrôle parental : Il est désormais gratuit et obligatoire sur tous les appareils neufs vendus en France (smartphones, consoles, etc.). Il permet de restreindre les contenus et de limiter le temps d’utilisation.
• La classification PEGI : Ce système européen classe les jeux vidéo par âge. Des pictogrammes indiquent également la présence de contenus spécifiques (violence, peur, achats intégrés, etc.).
• La signalétique TV : Les logos d’âge (-10, -12, etc.) sont des repères importants. Attention, les journaux télévisés et les chaînes d’info en continu n’en ont pas, mais peuvent diffuser des images très choquantes pour un jeune enfant.

Si vous vous sentez dépassé(e) ou inquiet(ète) par l’usage des écrans de votre enfant, n’hésitez pas à en parler à un professionnel : votre médecin, un pédiatre ou un professionnel.

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Sources, institutions et ressources citées dans le document

Institutions et organismes contributeurs ou cités :

• Ville de Saint-Denis
• Plan Éducatif Global
• PMI (Protection Maternelle et Infantile), notamment la PMI Pierre Sémard
• Professionnels des crèches de la Ville de Saint-Denis
• Éducation nationale
• IRI (Institut de Recherche et de l’Innovation)
• EPHE (École Pratique des Hautes Études)
• CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique)
• Santé Publique France
• Haut Conseil de la Santé Publique
• MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives)
• Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique)
• PEGI (Pan-European Game Information)

Ressources en ligne mentionnées :

• saint-denis.fr
• FamiNum : Site gratuit pour aider les familles à définir des règles d’usage des écrans.
• jeprotegemonenfant.gouv.fr : Site gouvernemental d’information.
• Les 1000 premiers jours : Site de Santé Publique France.
• Mpedia : Site d’information pédiatrique.
• www.arcom.fr : Pour plus d’informations sur la signalétique télévisuelle.
• Application PEGI : Pour s’informer sur la classification des jeux vidéo.

Contributeurs individuels (liste non exhaustive, basée sur les remerciements) :

• Parents dionysiens
• Professionnels de la santé, de la petite enfance et de l’éducation de la Ville de Saint-Denis
• Chercheurs de l’IRI et du CNRS
• Maître de conférences de l’EPHE