Le journal des ateliers de français du Centre Social du Roussillonnais

Tout beau, tout nouveau voici le journal qui deviendra vite votre lecture préférée !
Nous apprenons le français au centre social et nous vous offrons ce P’tit Papier afin de vous donner des infos, vous faire découvrir nos pays et nos histoires de vie loin d’ici.

Le saviez-vous ?

Dans les sociétés traditionnelles en Afrique, les femmes occupaient des postes de pouvoir. Mais l’arrivée des colons a marqué un coup d’arrêt à leur émancipation sur le continent. Des sociétés matriarcales ou matrilinéaires (dans lesquelles la transmission par héritage de la propriété, des noms de famille, et des titres relève du lignage de la mère) étaient importantes sur le continent avant la traite négrière et le colonialisme. Mais ces sociétés n’ont pas survécu à la rigidité imposée par le colon – imposant sa religion, armé d’un fusil et d’une idée très précise et restreinte des relations hommes-femmes. Il suffit de survoler la littérature spécialisée pour comprendre que, sur les territoires qui correspondent aujourd’hui au Cameroun ou à la Sierra Leone, les femmes étaient chefs de leurs clans et villages.

Poème

Personne ne quitte sa maison
A moins d’habiter dans la gueule d’un requin.

Tu ne quittes ta maison
Que quand ta maison ne te permet plus de rester.

Tu n’y avais jamais pensé
Jusqu’à sentir les menaces brûlantes de la lame contre ton cou.

Il faut que tu comprennes que personne ne pousse ses enfants dans un bateau
À moins que la mer te semble plus sûre que la terre.

Personne ne brûle ses paumes suspendu à un train accroché sous un wagon
Personne ne passe des jours et des nuits dans le ventre d’un camion
Personne ne rampe sous des barrières
Personne ne veut être battu ni recevoir de la pitié.
Personne ne choisit les camps de réfugiés
Mis les feuilles à nu qui laissent ton corps brisé
Personne ne peut le supporter
Personne ne peut digérer ça

Je veux rentrer à la maison
Mais ma maison est la gueule d’un requin
Ma maison est le canon d’un fusil

Et personne ne voudrait quitter sa maison à moins d’en être chassé jusqu’au rivage
À moins que ta propre maison te dise : « Cours plus vite, rampe dans le désert, patauge dans les océans, mendie, oublie ta fierté, ta survie importe plus que tout. »

Je ne sais pas ce que je suis devenue ici, mais je sais que n’importe où vaut mieux que là-bas.

À voir !

« Moi, capitaine » film de Matteo Garrone sorti en 2023. L’histoire vraie d’un Guinéen de 15 ans emprisonné en Sicile pour avoir été forcé à conduire un bateau conduisant des migrants depuis la Libye.

À écouter !

Musique rap Chili : Ana Tijoux. Dans toute l’Amérique du Sud, Ana Tijoux est la porte-parole des combats contre la discrimination à l’égard des femmes et l’autoritarisme sous toutes ses formes.

Attention aux cadeaux que vous offrez en Chine !

En Chine certains objets ou cadeaux sont traditionnellement associés à la mort, et réservés aux enterrements, parmi lesquels : les fleurs (elles sont associées au deuil), les mouchoirs (pour pleurer), les montres (qui symbolisent le temps qui passe).

À lire !

BD graphique : « Kobanê calling » Auteur Zerocalcare Éditions Cambourakis. Envoyé par un journal italien aux confins de la Syrie, l’auteur rencontre l’armée des femmes kurdes, en lutte contre l’avancée du groupe État Islamique. Son reportage s’efforce de transcrire la complexité et les contradictions de cette guerre.

Le saviez-vous ?

Près de 9 personnes réfugiées sur 10 sont accueillies dans des pays en voie de développement.
Les personnes qui fuient leur pays cherchent le plus souvent asile dans un pays voisin : les Syrien(ne)s en Turquie et au Liban, les Afghan(ne)s au Pakistan et en Iran, les Soudanai(se)s et les Somalien(ne)s en Éthiopie, etc. Ainsi en 2020, 86% des personnes réfugiées sont accueillies dans un pays à bas revenu (UNHCR. TENDANCES MONDIALES, APERÇU STATISTIQUE, 2021).

Rédactrices et rédacteurs :
Centre social du Roussillonnais, 16 avenue Jean Jaurès 38150 Roussillon