Un guide pour aujourd’hui et demain

Donner une seconde vie à votre vieil ordinateur est probablement la meilleure solution pour aujourd’hui, mais certainement pas pour l’éternité.

Vous vous sentez un peu perdu face aux exigences informatiques, aux discours sur la cybersécurité et à l’impression qu’il faut sans cesse acheter un nouvel ordinateur ?
C’est tout à fait normal.
Cet article est là pour tirer les choses au clair simplement, afin de vous aider à faire le meilleur choix avec votre budget, sans sacrifier votre sécurité.


1. Le plus grand danger aujourd’hui : vos fenêtres ouvertes sur Internet

Imaginez votre ordinateur comme votre maison.
Pendant des années, vous avez utilisé une version de Windows (comme Windows Xp, Vista, 7, 8) et tout allait bien. Mais avec le temps, Microsoft a cessé de publier des mises à jour pour ces anciennes versions. Il a essayé de vous alerté, mais vous n’aviez rien à cacher, vous avez fait durer, il ne s’est rien passé et depuis, vous avez probablement changé de PC. Ce dernier marche encore bien, pour ce que vous en faites.
Et pourtant, c’est au tour de Windows 10 de rejoindre le cimetière des système en octobre 2025.
Alors, êtes vous sur de n’avoir toujours rien n’a cacher ? Votre vie numérique c’est pourtant enrichi de nombreux comptes et services qui permettraient l’usurpation de votre identité ou le vol de votre compte bancaire.

Comment savoir sur quel système ma machine Windows tourne ?

C’est très simple et ne prend que 10 secondes ! Voici la méthode la plus directe :

  1. Sur votre clavier, appuyez sur la touche Windows (celle avec le logo « drapeau carré ») et, tout en la maintenant enfoncée, appuyez sur la touche R.
  2. Une petite fenêtre nommée « Exécuter » va s’ouvrir en bas à gauche de votre écran.
  3. Dans le champ de texte, tapez simplement le mot : winver
  4. Appuyez sur la touche « Entrée » ou cliquez sur « OK ».

Une nouvelle fenêtre va s’afficher, vous indiquant clairement votre version de Windows. S’il n’est pas écrit « Windows 11 » ou « Windows 10 », cela signifie que votre système n’est plus entièrement sécurisé et qu’il est temps de penser à une solution alternative.

Continuer à utiliser un système qui n’est plus mis à jour, c’est comme vivre dans une maison où toutes les fenêtres sont en papier de soie et grandes ouvertes. Le moindre virus, le moindre e-mail frauduleux (hameçonnage), la moindre visite sur un site malveillant peut permettre à un voleur d’entrer et de dérober ce que vous avez de plus précieux : vos mots de passe, vos informations bancaires, vos photos.

C’est là qu’intervient la « seconde vie ». Installer un système d’exploitation moderne et suivi (comme Linux Mint, Ubuntu ou ChromeOS Flex) sur votre vieil ordinateur, c’est comme remplacer toutes vos fenêtres en papier par du verre blindé. Même si votre maison reste la même, vous venez d’éliminer 99% des risques qui vous menacent au quotidien. Votre navigation internet, vos e-mails et vos achats en ligne deviennent infiniment plus sûrs, car le système est constamment surveillé et protégé contre les menaces les plus récentes.

En résumé : Pour les dangers d’aujourd’hui (virus, arnaques en ligne), installer un système à jour sur une vieille machine n’est pas un compromis, c’est la solution la plus sûre et la plus économique.

Qu’est-ce que Linux et ChromeOS Flex ?

Quand on quitte Windows, on n’entre pas en terre inconnue. Voici les deux alternatives les plus populaires et les plus simples pour redonner vie à votre ordinateur.

  • Linux : Le choix libre et complet.
    Imaginez que Windows est une voiture que vous ne pouvez acheter que chez un seul concessionnaire. Linux, c’est comme un plan de voiture « open source » : une communauté mondiale de passionnés et d’experts l’améliore constamment, et tout le monde peut le distribuer gratuitement.
    Il existe de nombreuses « versions » de Linux, appelées distributions. Pour les débutants, des versions comme Linux Mint ou Ubuntu sont parfaites, car elles offrent une interface très similaire à Windows, simple, intuitive, et avec tous les logiciels nécessaires pour le quotidien (navigateur web, suite bureautique, etc.). Les systèmes Linux proposent une grande compatibilité matérielle avec même des vieilles caméras ou des vieilles imprimantes que Windows 10 est incapable de détecter.
  • ChromeOS Flex : La solution simple et directe de Google.
    C’est le système d’exploitation de Google, conçu spécialement pour les vieux ordinateurs. Il transforme votre ancien PC ou Mac en une sorte de Chromebook.
    L’expérience est très épurée, rapide, et centrée sur l’utilisation d’Internet via le navigateur Google Chrome. C’est la solution idéale si vous utilisez principalement votre ordinateur pour naviguer sur le web, lire vos e-mails, regarder des vidéos ou utiliser des applications en ligne comme Google Docs.
    Important : Google garantit les mises à jour sur les modèles qu’il a testés et certifiés. Il publie une liste officielle de ces modèles qui indique aussi jusqu’à quand ils seront pris en charge (leur date de « fin de vie » ou EOL).
    Vous pouvez consulter cette liste ici : Liste officielle des modèles compatibles avec ChromeOS Flex

2. La sécurité de demain : l’importance d’une porte blindée

Alors, pourquoi Microsoft insiste-t-il tant avec Windows 11 et ses exigences matérielles (comme la fameuse « puce TPM ») ? Nous mentent-ils sur la sécurité ?

La réponse est non. Revenons à notre maison. Microsoft ne veut pas seulement que vos fenêtres soient solides ; il veut que votre porte d’entrée soit un modèle blindé et que les fondations de votre maison soient aux normes antisismiques. Cette porte blindée, c’est le matériel moderne (la puce TPM 2.0, le processeur récent et des drivers graphiques à la pointe).

Le rôle de la porte blindé n’est pas tant de vous protéger du voleur qui essaie de passer par la fenêtre (les virus d’Internet), mais de vous protéger contre des attaques bien plus rares mais plus graves :

  • Si on vous vole votre ordinateur : Cette puce protège le disque dur pour que personne ne puisse lire vos données, même en démontant la machine.

Le rôle des fondations antisismiques n’est pas de proposer une sécurité sur les risques actuels mais sur les risques des prochaines années :

  • Pour l’avenir : Des services (bancaires, administratifs) pourront vérifier que votre « porte » est bien blindée avant de vous laisser entrer, pour être certains que vous ne vous connectez pas depuis une machine compromise.

En résumé : Windows 11 a raison de vouloir imposer du matériel plus sûr, mais il se protège contre des dangers qui sont moins probables pour un particulier que les risques quotidiens d’Internet.


3. Le compromis intelligent : pourquoi votre vieil ordinateur est toujours valable

C’est ici que tout s’éclaire. Garder votre vieil ordinateur avec un système obsolète, c’est avoir des fenêtres cassées et une porte standard. C’est la pire des situations.

Lui donner une seconde vie avec un système comme Linux, c’est accepter d’avoir une porte d’entrée standard, mais avec des fenêtres blindées.

Est-ce un compromis ? Oui. Est-ce un compromis intelligent ? Absolument. Car vous avez choisi de vous protéger de la menace la plus fréquente et la plus probable. Pour la majorité d’entre nous, le risque d’être victime d’un e-mail frauduleux est mille fois plus grand que celui de se faire voler son ordinateur pour le faire démanteler par un expert.

Ce choix vous permet, pour un budget nul ou très faible, d’obtenir un niveau de sécurité pour votre vie numérique de tous les jours très supérieur à ce que vous aviez.


4. Les limites de la seconde vie : le monde d’après-demain

Alors, pourquoi cette solution n’est-elle pas éternelle ? Parce que le monde de la technologie évolue. Google, par exemple, annonce aussi des dates de fin de support pour les ordinateurs sur ChromeOS Flex.

Pourquoi seul Linux se permettrait de maintenir des machines aussi longtemps ?

Si une communauté de développeurs bénévoles comme celle qui contribue au maintien de Linux peut se permettre de vivre « sans revenu » ; une entreprise comme Microsoft ou Google ne pourra pas lutter contre les failles matérielles et une obsolescence naturelle* du code indéfiniment sans avoir un retour pécunier.
C’est aussi une question de promesses tenues par des responsabilités différentes d’un point de vue légal et économique. Aux Etats Unis, le montant d’un préjudice s’estime à hauteur des pertes pour la victime mais aussi des revenus du coupable.

* Toute technologie de cybersécurité a vocation à être faillible en théorie : dans un temps plus ou moins long et avec des capacités ou des surfaces d’attaque plus ou moins grandes, Donc, en théorie, ça arrivera toujours un jour. La cybersécurité c’est une course qui se joue à 2 équipes (les défenseurs et les attaquants).

Vous avez peut-être déjà pu observer que des smartphones très anciens ont petit à petit perdu leurs utilités sur des usages liés à Internet. Leur obsolescence ne s’est pas faite en un jour.

  1. fin des mises à jour système de fonctionnalité
  2. fin des mises à jour de sécurité
  3. fin des mises à jours des applications (une à une, puis par lots)
  4. fin des connexions sécurisées sur certains sites
  5. fin des connexions sécurisées sur tous les sites

Les autres raisons :

  • Nouveaux usages : Des fonctions futures, comme l’intelligence artificielle intégrée ou certains logiciels de pointe, demanderont une puissance de calcul ou des composants matériels que votre vieil ordinateur n’a tout simplement pas.
  • Nouveaux standards de sécurité : Le jour où votre banque exigera la « porte blindée » (la puce TPM) pour vous connecter à votre compte, votre ordinateur, même parfaitement à jour, ne pourra pas répondre à cette exigence.

Votre ordinateur rénové ne deviendra pas dangereux du jour au lendemain, mais il pourrait devenir incompatible avec les services du futur.

5. Le temps joue pour vous : pourquoi 2025-2026 ne sont pas les années idéales pour changer (selon moi)

Vous avez bien lu : même si les nouvelles machines sont plus sécurisées, attendre un peu avant de changer votre matériel (qui dates probablement de 2012 à 2018) n’est pas seulement une question d’économie. C’est aussi une décision technologiquement très sensée. Voici pourquoi.

a) La « révolution » des processeurs se fait attendre pour votre usage

On nous vante des puces gravées en « 3 nanomètres », des noms marketing qui sonnent comme des bons spectaculaires. En réalité, pour un usage quotidien comme naviguer sur Internet, envoyer des e-mails, regarder des vidéos ou faire de la bureautique, la différence de performance avec un ordinateur d’il y a 5 ou 7 ans est souvent à peine perceptible. Les vrais gains de puissance de ces dernières années ont surtout bénéficié aux professionnels de la vidéo et aux joueurs invétérés.

b) Votre vieil ordinateur est souvent plus puissant qu’un smartphone neuf

Le monde d’Internet est aujourd’hui conçu pour fonctionner de manière fluide sur des smartphones. Or, la plupart des ordinateurs, même datant d’une dizaine d’années, possèdent une capacité de calcul supérieure à celle d’un téléphone mobile moyen. Puisque les sites web sont optimisés pour ce « plus petit dénominateur commun », votre machine reste parfaitement capable de vous offrir une expérience confortable pour les années à venir.

c) De vraies nouveautés se profilent pour 2027-2028

Acheter un ordinateur à la pointe de ce qui se fait en 2025, c’est risquer d’investir juste avant l’arrivée de ces nouvelles normes qui définiront la prochaine décennie.

Quels changements significatifs se préparent (pour les plus curieux, jargon ++) ?

  • La mémoire DDR6 : La norme pour la mémoire vive (la RAM) va connaître une évolution majeure. La DDR5 actuelle sera remplacée par la DDR6 aux alentours de 2027-2028. Ce changement apportera un réel gain de vitesse et d’efficacité.
  • Les processeurs pour l’IA (NPU) : On parle beaucoup des NPU (Neural Processing Units). Ce sont de nouveaux « coprocesseurs » dédiés à l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, nous n’en sommes qu’aux toutes premières générations (comme pour les PC « Copilot+ »). Ces machines sont coûteuses et leur efficacité sur la productivité de tous les jours reste encore à prouver. Pour être vraiment utiles, ces puces pour l’IA devront être associées à une grande quantité de mémoire RAM rapide (ce qui nous ramène à l’importance de la future DDR6) et à des « assistants IA » qui ne sont pas encore massivement déployés. Acheter un PC avec un NPU aujourd’hui, c’est payer un supplément pour une promesse de fonctionnalité future.
  • D’autres normes : De nouvelles versions des ports USB, du Wi-Fi, etc., se généraliseront, offrant des performances bien supérieures.
  • L’arrivée des architectures ARM et RISC-V (beaucoup plus tard) sur le marché des processeurs domestiques.
  • Des téléphone qui se transforment en ordinateur. Les rumeurs font état d’un déploiement sur tous les téléphones de la fonctionnalité « desktop mode » ( mode bureau en anglais) avec Android 17 (2026) et peut être plutôt pour les pixels (les téléphones « fabriqués » par Google). En attendant, sur le haut de gamme de chez Samsung la fonctionnalité est déjà disponible depuis presque 10 ans… (et FirefoxOS avait tenté de le faire dès 2013).

Après si vraiment votre machine vous lâche, je vous conseillerais même de partir sur une configuration de 2020-21 au rabais, genre à -40 ou -50% pendant les soldes (Intel 12th gen ; AMD 5000).

d) Et l’ordinateur quantique, le grand méchant loup ?

On entend parfois que l’ordinateur quantique va bientôt pouvoir « casser » toutes nos protections actuelles. Faut-il s’inquiéter ?

La réponse est non, pas pour l’instant. La communauté scientifique s’accorde à dire qu’un ordinateur quantique capable d’une telle prouesse n’est pas attendu avant au moins 10 à 15 ans. De plus, les chercheurs ont déjà mis au point un nouveau type de chiffrement (« post-quantique ») pour nous protéger bien avant que la menace ne devienne réelle. Il n’y a donc aucune urgence à jeter votre matériel actuel par peur de cette menace lointaine.

Changer d’OS plutôt que changer de machine est un choix sage pour aujourd’hui

Il est difficile de naviguer entre les arguments des géants de la tech et vos besoins réels. Mais la conclusion est simple :

Windows 11 ne vous ment pas sur le besoin d’une sécurité renforcée pour l’avenir.
Mais donner une seconde vie à votre ordinateur avec un système à jour comme Linux ou ChromeOS est la décision la plus intelligente et la plus sûre que vous puissiez prendre aujourd’hui.

Le choix de la double intelligence

Donner une seconde vie à votre ordinateur avec un système à jour comme Linux ou ChromeOS n’est pas un simple « bricolage » ou un compromis. C’est une décision doublement intelligente, qui allie sécurité immédiate, patience stratégique et responsabilité écologique.

D’une part, vous faites le choix de la sécurité la plus pragmatique. Vous colmatez les brèches les plus dangereuses de votre quotidien numérique (virus, hameçonnage) en installant des « fenêtres blindées » sur votre maison. Vous êtes ainsi bien mieux protégé aujourd’hui que quelqu’un qui conserverait un système obsolète.

D’autre part, vous adoptez une stratégie d’attente judicieuse. Comme nous l’avons vu, le monde informatique est à la veille de nouveaux standards qui serviront pendant plus d’une décennie.
Acheter maintenant, c’est investir dans une technologie qui sera bientôt dépassée (relativement à un achat reporté en 2028). En patientant quelques années, vous pourrez choisir un matériel bien plus performant et pérenne, tout en sachant que des solutions pour contrer la menace future d’un ordinateur Quantique sont déjà en cours de développement.

Enfin, et c’est peut-être le plus important, votre choix est un geste écologique fort. Chaque ordinateur que nous ne jetons pas, c’est une montagne de déchets électroniques en moins. C’est aussi une économie immense de ressources précieuses et d’énergie grise nécessaires à la fabrication d’un nouvel appareil. Prolonger la vie de votre machine, c’est participer activement à une technologie plus sobre et plus durable.

En définitive, en rénovant votre ordinateur, vous ne faites pas qu’un choix malin. Vous devenez un acteur d’une informatique plus intelligente, plus sûre et plus respectueuse de la planète. Vous protégez à la fois vos données et l’environnement, sans rien dépenser. C’est peut-être ça, la vraie modernité.

Et si on en profitait pour changer quelques composants avec une trentaine d’euros ?

Redonner vie à un ordinateur datant de 2012 à 2016 est une excellente démarche écologique et économique. Mais avec un tout petit investissement supplémentaire, vous pouvez transformer une machine « utilisable » en une machine rapide et agréable, aussi réactive que votre smartphone.

Le cercle vicieux de la lenteur : pourquoi votre ordinateur « mouline »

Si vous trouvez votre vieil ordinateur lent, ce n’est pas toujours à cause de son âge, mais de la manière dont nous l’utilisons aujourd’hui. C’est un cercle vicieux :

  1. Le smartphone est plus rapide : Pour une recherche rapide ou lire un e-mail, nous prenons notre téléphone, car il est instantané.
  2. L’ordinateur est délaissé : On n’allume le PC que rarement, pour des tâches plus longues.
  3. Il prend du retard : Pendant son inactivité, il accumule des tâches de fond en attente (mises à jour, analyses de sécurité, indexation des fichiers…).
  4. Le jour J, il « mouline » : Quand vous l’allumez enfin, il essaie de rattraper tout son retard d’un coup. Il devient lent, bruyant, et frustrant… ce qui nous incite à retourner sur notre smartphone. La boucle est bouclée.

La solution (pour environ 30€) : briser le cercle

Pour que votre ordinateur redevienne votre allié, il doit être aussi instantané que votre téléphone. Deux changements peuvent tout transformer.

  • 1. L’arme secrète : le disque dur SSD (environ 25-30€) C’est LE changement le plus spectaculaire que vous puissiez faire. Remplacer votre vieux disque dur mécanique par un disque SSD moderne (même un modèle d’entrée de gamme) est le jour et la nuit.
    • Bénéfice immédiat : Votre ordinateur démarrera en 15 secondes au lieu de 2 minutes. Les applications se lanceront instantanément.
    • Migration facile : Installer votre nouveau système (Linux ou ChromeOS Flex) sur un disque neuf est bien plus simple et sûr. Vous pouvez même conserver votre ancien disque dur de côté avec toutes vos données intactes.
  • 2. Un peu plus de mémoire vive (RAM) Si votre ordinateur a 4 Go de mémoire RAM (ou moins), passer à 8 Go peut lui donner un second souffle, surtout si vous aimez ouvrir plusieurs onglets sur internet. C’est un ajout souvent peu coûteux (parfois 10-15€ d’occasion).

Avec ces améliorations, votre ordinateur devient tout aussi réactif que votre smartphone. Vous aurez de nouveau envie de l’allumer plus souvent. Et comme il tournera régulièrement, il fera ses petites tâches d’entretien au fur et à mesure, sans jamais plus « mouliner » le jour où vous en aurez besoin. Vous créez ainsi un cercle vertueux !

Vous n’êtes plus seul(e) face à Linux

Pendant longtemps, l’idée d’installer Linux sur son ordinateur pouvait faire peur. On l’imaginait complexe, réservé à des experts capables de taper des lignes de code dans un terminal noir. Si cela a pu être vrai par le passé, cette image est aujourd’hui complètement dépassée.

Ce mois-ci, en juillet 2025, une nouvelle étape a été franchie : aux États-Unis, la part des ordinateurs personnels utilisant Linux a dépassé le seuil symbolique des 5%. Ce succès n’est pas un hasard. C’est le fruit de nombreuses années d’efforts de la part d’une communauté passionnée pour rendre ce système :

  • Accessible : Avec des interfaces claires et intuitives (comme Linux Mint) qui ressemblent à ce que vous connaissez déjà.
  • Simple : Plus besoin d’utiliser le terminal pour les tâches du quotidien. Tout se fait avec la souris, comme sur Windows.
  • Compatible : Il est aujourd’hui possible de jouer à des milliers de jeux vidéo, d’utiliser des logiciels équivalents à ceux que vous aimez, et de connecter facilement vos périphériques.

De nombreux services de l’État et des entreprises font d’ailleurs le choix de Linux pour sa sécurité et sa souveraineté. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Tout simplement que le temps où Linux était une affaire de spécialistes solitaires est révolu. Cette tendance de fond montre que vous faites un choix moderne et de plus en plus partagé. La probabilité qu’un voisin, un ami, ou un membre de votre famille utilise déjà Linux est de plus en plus grande. Vous n’êtes plus seul(e) pour échanger, trouver de l’aide et partager vos découvertes.

Prêt(e) à sauter le pas, mais pas tout(e) seul(e) ?

Si cette discussion vous a convaincu(e) d’offrir une seconde vie plus sûre, plus rapide et plus durable à votre ordinateur, mais que l’idée de le faire seul(e) vous freine encore, j’ai une proposition pour vous.

J’animerai des ateliers de migration collectifs pour vous accompagner pas à pas, dans une ambiance conviviale et sans jargon technique. Nous verrons ensemble comment choisir la bonne version de Linux pour votre machine, comment sauvegarder vos données et comment réaliser l’installation en toute sérénité.

Ces ateliers auront lieu de septembre à novembre 2025. C’est l’occasion parfaite de franchir le cap ensemble. N’hésitez pas à me contacter pour plus d’informations et pour vous inscrire.

Le rapport finalement avec nos mots de passe ?

C’est en creusant sur les différents niveaux et différentes technologies de sécurité des gestionnaires des mots de passe sur les différents systèmes d’exploitation que l’idée de cet article m’est apparu. Et finalement, dans le but de rendre l’article accessible, le lien entre le matériel et la sécurité de nos mots de passe n’a pas été abordé dans l’article.

Vos mots de passe sur Internet : un trousseau de clés à protéger

Imaginons que chaque site internet sur lequel vous avez un compte (votre banque, vos e-mails, un site de commerce) est une chambre d’hôtel que vous louez. Votre mot de passe est la clé unique de cette chambre.

Le problème est simple : nous avons aujourd’hui des dizaines de « clés » à gérer. Autrefois, on utilisait des astuces pour s’en souvenir : la même clé partout, ou des clés très similaires avec le nom du site ou une date de naissance. Aujourd’hui, avec les piratages de données qui sont devenus monnaie courante, ces vieilles habitudes sont devenues trop risquées.

La solution est devenue incontournable : le gestionnaire de mots de passe. C’est un coffre-fort numérique qui fait deux choses pour vous :

  1. Il crée des mots de passe très longs, complexes et uniques pour chaque site.
  2. Il les mémorise pour vous. Vous n’avez plus qu’un seul mot de passe maître à retenir : celui de votre coffre-fort.

Ce coffre-fort numérique doit lui-même être protégé par le système d’exploitation de votre appareil. Voyons comment nos ordinateurs et téléphones (sous Windows 11, iOS, Android ou Linux) sécurisent ce trésor, et en quoi ils se ressemblent et diffèrent.

La grande similitude : un coffre-fort matériel au cœur du système

La philosophie de la sécurité moderne est la même partout : on ne laisse jamais les secrets « à l’air libre » dans le système. On les confie à un gardien spécialisé et isolé, qui s’appuie presque toujours sur une puce électronique dédiée.

Pensez-y comme si votre gestionnaire de mots de passe ne gardait pas la clé maîtresse sur lui, mais la confiait à un coffre-fort scellé dans les fondations de la maison. Pour ouvrir ce coffre, il faut une autorisation spéciale que vous seul pouvez donner (votre code PIN, votre empreinte digitale, votre visage).

Les gardiens de vos secrets : qui fait quoi ?

Bien que le principe soit le même, les noms et les implémentations varient.

  • Windows 11 : La puce TPM et Windows Hello
    Sur un PC moderne, le gardien est la puce de sécurité TPM 2.0. C’est le coffre-fort matériel. L’autorisation que vous donnez passe par Windows Hello (votre code PIN, votre visage ou votre empreinte). Quand votre gestionnaire de mots de passe a besoin de la clé maîtresse, il demande à Windows, qui demande au TPM, qui ne la lui donne que si vous vous êtes authentifié via Windows Hello.
  • Apple (iOS & macOS) : La Secure Enclave et le Trousseau
    Apple utilise une approche très intégrée avec sa puce Secure Enclave. C’est une véritable forteresse à l’intérieur du processeur principal (M1, A15, etc.). Vos mots de passe sont stockés dans le Trousseau d’accès (Keychain), mais la clé qui les protège est enfermée dans la Secure Enclave. Seule une authentification via Face ID ou Touch ID peut autoriser cette enclave à utiliser la clé.
  • Google (Android & ChromeOS) : Le Keystore et la puce Titan
    L’écosystème de Google utilise une méthode similaire appelée Android Keystore. C’est un système qui s’appuie sur une zone sécurisée du processeur, souvent une puce dédiée comme la Titan M sur les téléphones Pixel. Comme pour les autres, cette zone protégée garde les clés et ne les utilise que si vous déverrouillez votre appareil. Tout gestionnaire de mots de passe bien conçu sur Android utilise ce système.
  • Linux (Ubuntu, Mint…) : Le Keyring et la puce TPM
    Sur Linux, le système est un peu plus modulaire. Le coffre-fort logiciel s’appelle généralement GNOME Keyring ou KWallet. Il est déverrouillé par votre mot de passe de session. Sur les machines modernes, ce coffre-fort logiciel peut lui-même être protégé par la puce de sécurité matérielle TPM, notamment si vous utilisez le chiffrement de disque. La philosophie reste donc la même : lier la sécurité à un élément matériel.

En conclusion, que le gardien s’appelle TPM, Secure Enclave ou Titan, le principe de sécurité est identique et robuste sur toutes les plateformes modernes : ancrer la sécurité dans une puce matérielle dédiée, rendant le vol de vos secrets quasiment impossible sans votre authentification personnelle. Et C’est pourquoi un matériel trop ancien n’est pas une solution et que je vous conseille de migrer vers un autre OS uniquement si votre ordinateur a été commercialisé entre 2012 et 2018. Avant c’est trop vieux pour garder vos secrets tout en ayant une utilisation moderne, fluide, facile et agréable.

C’est en creusant profondément le sujet sur les différentes technologies que je me suis aperçu de l’intérêt légitime porté par Windows 11 pour le matériel moderne. Même si ces technologies sont similaires les solutions optées par Windows 11 ; mises en œuvre grâce au matériel moderne, permet des couches de sécurité plus simples et bien plus robustes (la surface d’attaque et le risque de failles sont réduites). Mais c’est également là que j’ai compris que les couches de sécurité portées par les autres systèmes sur des plus vieilles machines répondent quand même à plus de 99,9% des attaques* les plus communes
Et entre vous et moi, nous ne sommes ni Président de la Rép, ni Bill Gates.


* En cybersécurité et vu comme « attaque » toute tentative de communication avec un ordinateur qui n’a pas légitimement de communication à réaliser. Pour faire le parallèle avec la vraie vie, un inconnu dans la rue qui passerait devant chez vous et qui vous saluerait serait comptabilisé comme une attaque. Donc, oui, les 0,1% sont critiques pour les entreprises, les institutions, les organisations, les gens très riches, connus, etc. mais pour des gens comme nous, ce serait vraiment pas de chance. Dans ces 0.1% beaucoup d’attaques nécessitent de toucher physiquement la machine ou le clavier. De plus dans les 0,1% Il y a des attaques pour lesquels la seule protection serait de ne pas se connecter à internet. Les entreprises qui font de la recherche et qui ont des secrets industriels qui pourraient avoir des répercussions économiques incroyables ont des bâtiments où tout accès à Internet est interdit (brouilleurs ou cage de Faraday).